Un budget 2009 insipide…

Publié le par Gérard JEFFRAY

On aurait pu croire que le premier budget post-électoral aurait été une occasion de marquer les ambitions du nouveau mandat de l’équipe municipale de gauche. Il n’en est rien. C’est un budget sans inspiration qui nous est proposé et qui n’améliorera pas le quotidien des torcéens.

 

Comme chaque année, les orientations budgétaires et le vote du budget ont été l’occasion pour la gauche de critiquer la politique du gouvernement quitte à dire des contre vérités ou crier au loup avant que les décision ne soient prises.

 

Certes la crise économique a des conséquences notamment dans le cadre des recettes municipales sur les droits de mutation ou certaines dotations. Mais elle met aussi en lumière les faiblesses d’une gestion qui s’appuie sur des recettes aléatoires avec les risques que cela comporte. La municipalité imagine-t-elle qu’alors que la France a à faire face à la plus grave crise économique internationale depuis bien longtemps, qu’elle puisse ne pas participer à l’effort de redressement.

 

Par ailleurs, elle dénonce sans vergogne un hypothétique désengagement de l’Etat auprès des collectivités alors qu’au contraire les décisions gouvernementales prouvent le contraire. Pour preuve, la municipalité a décidé de signer avec l’Etat la convention qui lui permet d’obtenir un remboursement anticipé de la TVA et donc de toucher une recette de 675 000 € en s’engageant à faire des investissements 2009 à hauteur de 2008. Quand à la DGF (Dotation Globale de Fonctionnement), elle ne fait que suivre l’évolution de la population sur laquelle elle est indexée.

 

Venons-en au budget en lui-même.

 

Pour ce qui est du fonctionnement, les seuls points que l’on peut considérer comme allant dans le bon sens sont :

- le maintien de taux de la fiscalité. Mais après les décisions de la gauche lors du mandat précédent, les recettes des impôts communaux restent à un niveau élevé (notamment +10% en 2003, 7% en 2005 et plus de 4% en 2006) ce qui représente un matelas sérieux permettant à la municipalité de se draper aujourd’hui dans une posture artificielle de maîtrise des taux.

- des efforts dans les dépenses de gestion générale. Mais là encore, on verra s’ils seront vraiment appliqués.


Pour le reste, malheureusement, les lacunes restent les mêmes depuis de nombreuses années.

- des dépenses de personnel qui représentent près de 65 % du budget (encore +4% en 2009) et limitent les marges de manœuvres

- un endettement par habitant qui continue d’augmenter  (+40% en 4 ans)


De plus, dans les choix d’actions envers la population, un certain nombre de points ne sont pas à la hauteur voire occultés.

- la sécurité : la municipalité se targuent de renforts pour la Police Municipale. Elle ne fera que revenir au niveau de 1995 en terme d’effectifs. Quant à la vidéo surveillance, alors que nombre de villes comparables s’en dotent, la gauche municipale s’y refuse toujours, ni même à l’étudier.

- la culture : l’Espace Lino Ventura mérite des programmes plus consistants et pas seulement à l’occasion de ses « 20 ans »

- la politique actuelle des quotients familiaux ne s’appuie toujours pas sur une étude constatant son efficacité et sa justesse. A ce sujet, l’augmentation de 2% des prestations décidées en septembre 2008 mériterait une rectification compte-tenu de l’évolution actuelle de l’inflation inférieure à 1%.
Cette augmentation grève le pouvoir d’achat des torcéens.

- la MJC André-Philips reçoit à elle seule une subvention de 471 600€ soit 50 000€ de plus que l’ensemble des clubs sportifs qui reçoivent 415 000 €. Pour quel bilan ? Et est-ce juste comparativement à la population touchée dans les deux cas. Cela mérite au minimum une réflexion.

 

En investissement, peu de choses à dire dans la mesure où les crédits affectés tiennent du saupoudrage et ne font pas apparaître de projets significatifs majeurs. Enfin sur un point précis, il ne semble pas que les 200 K€ affectés à l’étude et à des travaux pour la requalification du Quartier de l’Arche Guédon ne semblent guère correspondre aux enjeux du quartier.

 

Avec ce budget, la gauche municipale serait-elle en manque d’imagination et à bout de souffle après deux mandats ?

Publié dans Budget-Finances

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